jeudi 29 mars 2007

Mode opératoire pour cultiver le coton à Paris

Le COTON, Gossypium herbaceum ou Gossypium hirsutum

Famille des Malvaceae. Sous-tribu des Hibiscus : (hibiscus, abutilons, lavatères, Mauves,...)
Arbuste de 80 cm à 1,5 m, fleurs jaunes du genre Hibiscus. Produit des capsules qui laissent apparaître des fibres, le coton.
Cultivé pour ses graines et surtout leurs « soies » (fibres).
Plante tropicale, le cotonnier demande de la chaleur, beaucoup de soleil, et de l’eau, surtout pendant la floraison, il est très sensible au froid (les jeunes plants meurent à +10°).

Le plant possède une grosse racine pivotante ; Culture souhaitable en pleine terre, mais besoins de chaleur. Sinon, cultiver comme la Tomate.

1. Le cycle du coton :

Cycle du cotonnier : 5 phases bien distinctes.1. Phase de la levée : de la germination à l'étalement des cotylédons. Durée 6‑10 jours à 30 jours, selon températures et variétés.2. Phase "plantule": de l'étalement des cotylédons au stade 3‑4 feuilles. Durée 20‑25 à 35 jours.3. Phase de préfloraison : du stade 3‑4 feuilles au début de la floraison. Durée 30‑35 jours4. Phase de la floraison. Durée : 50‑70 jours.5. Phase de la maturation des capsules. Durée : 50‑80 jours.

Au total, la durée du cycle varie de 166 jours (5 mois ½) dans les conditions les plus favorables à 205 – 230 jours (7 mois).
1-2) Semis et levée : semis très facile : semer 3 ou 4 graines dans de petits trous de 1 cm (les poquets). Les graines lèvent bien et rapidement si elles sont exposées à la chaleur (au moins 15 °c, 20°c si possible) et une humidité suffisantes.
En culture en pot, il faut le rempoter tous les mois si on veut le voir croître.

3) Démariage : Au bout d’un à deux mois, les cotonniers ont quatre feuilles bien étalées et mesurent 15 centimètres de haut : on garde les deux plus beaux pieds de chaque poquet, puis un seul.

Conseil : Pour des raisons de chaleur, semer en godet, rempoter une fois, puis transplanter en terre au stade « crayon » (15 cm).
Butter 15 jours + tard.

4) Le cotonnier fleurit tout en grandissant. Le même plant porte à la fois des boutons, des fleurs et des fruits, appelés “capsules”.
Environ 2 à 3 mois après la germination, les premières fleurs apparaissent. La fleur est jaune à l’ouverture, elle devient rose violet une fois fécondée. Puis la fleur se fane et se transforme en fruit, ou capsule.

La fleur doit être fécondée dans les 24 heures sinon elle meurt.

5) Une fois mûres, ces capsules s’ouvrent et laissent apparaître les fibres, qui forment une petite boule blanche, le coton. La récolte peut avoir lieu.
Dans nos régions, on peut cultiver le coton en annuelle, en repiquant vers mai-juin, dès qu’il fait bien chaud.. Bien arroser jusqu’à la maturité.
En pleine terre, planter 4 à 5 plants par m2.

2. ÉCOLOGIE

2.1. Besoins en chaleur
Le cotonnier est très exigeant.
Températures minimales
La plante meurt à partir de 2,0 °C
Les parties aériennes « gèlent » à partir de 10 °C
Donc ne pas semer à l’extérieur tant que les températures nocturnes n’atteignent pas ce seuil.
La plantation interviendra vers la mi-mai dans un sol chaud et bien préparé.

2.2. Lumière
Il faut au cotonnier des régions très ensoleillées, surtout en phases de fructification et de maturation.
Le cotonnier demande une bonne Exposition : beaucoup de lumière et de soleil

2.3. Besoins en eau
Le cotonnier a besoin de plus de 700 mm d'eau (= 700 l/m2) durant son cycle végétatif.voir tableau

2.4. Sols
Le sol doit être profond, riche et bien drainant.
Les terres trop humides ne conviennent pas (surtout si ombre). Le pH optimum se situe entre 6 et 7. Tout cela correspond assez bien à notre terre de jardin ; Attention, pas trop de terreau.
Le Cotonnier (suite)
3. CULTURE

3.1. Arrosage
Le cotonnier a besoin de beaucoup de chaleur, de soleil, et d’eau ; Il a donc besoin d’arrosage.Les quantités d’eau doivent correspondre aux besoins du développement et du cycle végétatif considéré. En début de végétation, les besoins sont modestes puisque le cotonnier est peu développé. Puis les besoins augmentent considérablement durant la floraison, pour redevenir moins importants à la capsulaison malgré le grand développement de la plante.


Phases de développementJours après semis (moyen)Consommation d'eau en mm par jour
De la levée au 1er bouton10 à 451 à 2,5
1er bouton à la 1ère fleur45 à 752,5 à 6
Maximum de la floraison75 à 1206 à 10 *
Fructificationaprès 1204 à 5,5

1mm d’eau = 1 litre / m2 (soit pour 4 plants)
* besoins max équivalents à la tomate.
3.2. Fumures
La fumure du cotonnier a comme rôle de corriger les carences ou déficiences naturelles des sols ou celles qui peuvent apparaître par une culture intensive.
L'azote est l'élément essentiel de la culture cotonnière dans presque tous les sols.
L’apport peut être fractionné moitié au semis, moitié à 2 mois de culture.
Les éléments P (Phosphore), K (Potasse) et S (Soufre) sont utiles suivant les régions et le Bore est un élément dont il faut tenir compte en proportion modeste. La fumure de compensation doit comprendre au moins par hectare (50 N + 20 P2O5 + 30 K2O + 3S) si l'on ne veut pas appauvrir le sol.

Soit environ 30 à 50 g/m2 d’engrais organique complet, ou 3 bonnes poignées de compost par plant.

3.3. Maladies et Ennemis
Le cotonnier est une des grandes cultures qui doit affronter le plus grand nombre d’ennemis
Cette plante est très sensible au puceron, et en particulier au puceron Aphis gossypii qui prélève de la sève et affaiblit la plante.Cet arbuste est également sensible à de nombreux pathogènes, acariens, virus, bactéries, champignons, d'où (malheureusement) l'utilisation massive de pesticides pour sa culture.

Les insectes piqueurs (pucerons et punaises, surtout) sont des vecteurs de maladies virales. Les chenilles qui attaquent les capsules sont les insectes les plus nuisibles à la culture cotonnière, comme les chenilles qui se développent dans les capsules vertes.
On pratiquera la lutte intégrée, utilisant les insectes prédateurs auxiliaires (coccinelles contre les pucerons). Une plante bien fertilisée est plus résistante.
4. Récolte : tout est bon dans le coton

Chaque capsule contient une trentaine de graines de coton. Chaque graine est entourée de poils très fins, ce sont les fibres de coton. Utilisées pour faire des tissus et vètements.
Toutes les parties de la graine de coton sont utiles, à la fois pour l’industrie et pour l’alimentation :
Le duvet autour des graines, formé de courtes fibres de cellulose (feutres, compresses, gazes,..) La coque de la graine peut être brûlée pour produire de l’énergie nécessaire aux huileries.
Elle est aussi utilisée en chimie.
L’amande de la graine est très riche en huile et en protéines, mais elle contient un pigment toxique, le gossypol, qui sera éliminé.
Les tourteaux de coton...
Riche en protéines, la pâte de pressage est transformée en tourteaux destinés à l’alimentation des ruminants.

5. Le Coton est représentatif de la diversité inter-culturelle de notre quartier :

D’où vient le mot coton ?
Dans l’Antiquité, le coton était désigné sous l’appellation karpaso en grec ou carbasus en latin, mots dérivant du sanscrit karpasa-i. Les mots coton en français et cotton en anglais viendraient du mot arabe el kutn. Mais ces mots anciens désignaient à l’origine un tissu fin, généralement en lin, et ce n’est qu’au début de notre ère que la fibre de coton brute est ainsi désignée sans ambiguïté.

Gilles Roux